4 - LA SAVOIE - DOCUMENTS - HISTOIRE - Documents de Savoie - - 11 - Pendant que le prince ajoutait une belle page à l'histoire de son règne, la charité continuait ses oeuvres en Savoie. D'une extrémité à l'autre, le Clergé et les fidèles étaient occupés à recevoir et à donner. A Chambéri, indépendamment des quêtes faites par M M les Curés, le Conseil de ville, le Chapitre Métropolitain, les Officiers de la garnison, les Pompiers, les Chevaliers du tir, l'Académie votaient des sommes, les ouvriers des manufactures se cotisaient ou renonçaient à des gratifications pour faire leur offrande à leurs malheureux frères de Sallanches. Nous devons citer les ouvriers de Mr le Chevalier Verney, qui, à l'occasion du mariage de sa fille, leur avaient donné, pour se fêter, une somme assez forte : ils ne voulurent pas y toucher, ils prièrent leur maître de la verser dans un des bureaux ouverts en faveur des incendiés, disant qu'ils ne pouvaient se livrer à des réjouissances pendant que leurs frères de Sallanches enduraient la faim. Des amateurs ont donné un concert, et les Dames de Chambéry ont tiré une loterie en faveur des incendiés ; les uns et les autres ont pu se féliciter de leur succès. Industrie de la charité, combien tu es féconde ! La somme totale des dons en numéraire se monte à plus de 23.000 livres. A Anneci, dès le mercredi de Pâques, jour où furent malheureusement confirmés les bruits répandus sur la destruction de la ville du Haut-Faucigny, des quêtes commencèrent, qui furent continuées avec plus d'ensemble, après la publication de la lettre pastorale de Mgr. l'Evêque, par des chanoines, les curés et quatre Conseillers de la ville. Une semaine durant, on ne fut occupé à l'Evêché qu'à recevoir les dons de diverses natures que les habitants d'Anneci s'empressèrent d'apporter. On y voyait venir de pauvres artisans qui se plaignaient de ce que les quêteurs n'étaient pas allés chez eux et qui vous glissaient dans la main une pièce de quarante sous, qui leur était certainement nécessaire. Les Chevaliers-Tireurs, le Conseil, ne sont pas restés en arrière des exemples donnés par la capitale. La ville a voté 2000 livres, les Chevaliers 700 livres et la quête a produit 5000 livres en argent. Un acte de générosité qui mérite d'être connu, c'est celui de Mr Calloud, pharmacien, père d'une nombreuse famille, ainsi que celui de Mr Bonjean, qui ont adressé l'un et l'autre à Mr Sarmaz, leur confrère de Sallanches, une caisse de médicaments d'une valeur considérable. On ne pourrait sans injustice passer sous silence la conduite du second régiment de Casal. Le loyal et noble colonel Trotti, qui le commande, aussitôt après le désastre, vint avec son brave général, le Chevalier de Saunay, offrir à l'Evêque, au nom et de la part de son régiment un jour de paye. D'aussi beaux traits se louent par eux-mêmes, et nous dispensent de toute réflexion. Thonon, capitale du Chablais, a trouvé six mille livres dans son patriotisme et sa foi. Pour réaliser une telle somme, il est facile à comprendre que toutes les classes y ont dû concourir d'une manière généreuse. Notre plan ne nous laissant pas libre de continuer l'énumération des lieux qui se sont distingués par leurs largesses, parce qu'il faudrait nommer presque toutes les villes, bourgades et villages de la Savoie, nous constaterons seulement ici que, pendant un mois, les routes qui conduisent à Sallanches étaient chaque jour couvertes de chars, qui portaient les produits de l'aumône.
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