4 - LA SAVOIE - DOCUMENTS - HISTOIRE - Documents de Savoie - - 6 - Vendredi 17 mars On a reçu aujourd'hui la nouvelle de la formation du nouveau ministère Piémontais. On a été bien long à le former, et c'est ce qui a fait dire à un farceur de notre ville que la France n'avait employé que deux jours pour balayer deux chambres et une cour, tandis qu'il faut presque un mois au Piémont pour nettoyer un cabinet. Ce bon mot a été reproduit dans l'Abeille. La journée a été au reste bien tranquille. On aura beau dire et beau faire, nous ne sommes pas piémontais. Samedi 18 mars Rien d'extraordinaire, toujours l'adresse Ledru-Rollin. Contentement général de voir la France entière la désapprouver. Le Piémont a enfin envoyé 500 fusils pour la garde nationale. Dimanche 19 mars Le ministère des finances a écrit officiellement à l'intendant de Chambéry que la construction d'un palais de justice dans cette ville était arrêtée et qu'il fallait de suite s'entendre avec le président du Sénat et les Syndics pour transporter les bureaux et les archives encore existants dans l'ancien Sénat, et pour pouvoir commencer bientôt les démolitions. Pauvre Sénat il s'en va corps et âme ! Jacquemond se donne déjà beaucoup de peine pour captiver les futurs électeurs. Lyonne m'a raconté comment l'affaire du Sénat avait eu lieu. Ensuite de la démonstration des chefs ouvriers à l'hôtel de ville, on s'est de suite inquiété de trouver de l'ouvrage aux ouvriers. A cet effet on a d'abord accordé de suite une prime du 25 pour cent aux quarante premiers propriétaires qui feraient moderniser leurs devantures de magasin. En même temps il s'est formé une société qui a demandé l'emplacement de l'ancien Sénat et de la manutention en offrant d'y faire des constructions et de bâtir pour la ville une manutention dans un autre local. Cette proposition a été portée au ministère des finances par l'Intendant général, attendu que le Sénat est une propriété de l'Etat. L'Intendant en communiquant ce projet a renouvelé la demande de construction d'un palais de justice, en disant entre autres que cette construction était devenue nécessaire par suite des prétentions toujours croissantes de Domenge propriétaire du local occupé actuellement par les Tribunaux. Il a ajouté ensuite, ce qui je crois n'a pas été de peu de poids, que le Gouvernement par ses refus précédents semblait ne pas tenir à la Savoie, et ne pas croire la garder encore longtemps, puisqu'il ne voulait y faire aucunes dépenses, et que cette opinion gagnait tout le pays, surtout dans l'état actuel et détachait tous les savoyards du Gouvernement. Sa lettre est partie le 15, arrivée à Turin le 17, le même jour on lui a répondu. Les journaux français annoncent aujourd'hui la suspension du payement en numéraire de la Banque de France, et la protestation de la garde nationale de Paris, contre le décret qui dissout les anciens cadres et la dissémine dans les nouveaux cadres formés d'après la nouvelle organisation. Paris et la France sont dans un état bien inquiétant. Il ne va pas loin avant que l'on se mitraille de nouveau à Paris.
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