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- Numismatique Gauloise -
J'ai le plaisir aujourd'hui de reprendre un article que nous avions rédigé conjointement Louis-Pol Delestrée et moi-même sur une trouvaille numismatique majeure dans le Massif des Bauges en Savoie. Cet article a été publié dans le n° 172 de juin 2007 des "Cahiers Numismatiques" de la Société d'Etudes Numismatiques et Archéologiques (SENA). Tout les collectionneurs, je pense, connaissent Louis-Pol Delestrée qui est l'auteur avec Marcel Tache du Nouvel Atlas des Monnaies Gauloises.
1. Historique de la découverte En juillet 1994, un randonneur progressait sur le rebord du Massif des Bauges, à 1200 m d'altitude, vers le col du Frêne. Sur le territoire boisé de la commune de Sainte-Reine (Savoie), il trouva fortuitement un petit disque métallique gravé près d'une pierre plate qu'il souleva et découvrit alors plusieurs objets similaires qui lui parurent anciens.
Par la suite après s'être informé, il déclara régulièrement, auprès d'autorités réputées compétentes, sa trouvaille qu'il confia en mars 1995 au Service Régional de l'Archéologie (SRA) de la DRAC Rhône-Alpes. Il s'agissait de onze disques empreints en creux et d'un disque empreint en relief, ces objets offrant un diamètre variant de 26 à 55 mm et de trois fragments métalliques.
Préalablement, en février 1995, l'inventeur avait pris l'heureuse initiative d'adresser lui-même à M. Michel Dhénin, conservateur général au Cabinet des monnaies et médailles de la Bibliothèque nationale de France, une documentation précise en sollicitant son avis. Dès novembre 1995, il reçut du diligent spécialiste une étude préalable soulignant le grand intérêt de la découverte. Saisi officiellement par l'administration, M. Michel Dhénin, en mai 1996, transmettait un rapport scientifique très complet en proposant une première estimation financière. Après quoi l'inventeur, avec l'aide et l'appui de conseillers régionaux, écrivit à plusieurs reprises au SRA pour connaître le sort de sa trouvaille dont il n'entendait plus parler.
Il reçut, au fil des années suivantes, quelques réponses dilatoires et de plus en plus espacées, pour apprendre en 2003, par le directeur des Affaires culturelles du Conseil général de Savoie, que l'on était « sans nouvelle du dossier ». Après deux nouvelles années d'attente, l'inventeur exigea, en juillet 2005, sous la menace d'une action pénale contre le dépositaire défaillant, la restitution du dépôt pour lui-même et la commune propriétaire du sol, selon les dispositions de l'article 716 du Code Civil. C'est alors que l'affaire se dénoua (1) sur intervention immédiate du préfet de région : il fut en fin de compte décidé de faire jouer le droit de revendication au bénéfice de l'Etat, prévu par l'article L.531-16 du Code du Patrimoine et de solliciter, auprès d'un second expert déjà saisi en 2003, une estimation définitive.
C'est ainsi que le département de la Savoie aurait acquis en juin 2006 l'importante trouvaille, qui devait être dévolue au musée Savoisien de Chambéry. Ne nous en tenant qu'aux faits évoqués, lesquels à vrai dire parlent d'eux-mêmes, nous nous bornerons à formuler deux observations de principe : 1- La relation du déroulement de cette affaire n'a d'autre but que d'expliquer comment une découverte précieuse, d'une importance majeure, a pu être occultée pendant presque douze ans sans avoir fait l'objet de la moindre publication scientifique, alors que dès 1996, les conclusions claires et pertinentes de M. Michel Dhénin sur la nature et l'authenticité du matériel, était officiellement connues et renforcées par une consultation datée du 17 novembre 2000 de M. François Planet, conservateur du Médaillers du musée des Beaux-arts de Lyon. 2- Il est en tout cas regrettable que l'autorité administrative, toujours soucieuse d'une stricte application de la Loi par les particuliers, n'ait pas cru devoir, en vertu de l'article L.531-16 du Code du patrimoine, régler l'affaire par restitution ou revendication au plus tard dans l'année 2000 (2) et désintéresser alors les deux propriétaires légitimes.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- (1) - Dès septembre 2005, un rendez-vous était préparé au siège de la mairie de Sainte-Reine sur l'initiative du préfet de région ; une expertise fut réactualisée dans l'urgence en décembre 2005 et la Direction régionale des Affaires culturelles, dès janvier 2006, entreprit une action auprès du Président du Conseil général de Savoie afin que les objets, après indemnisation des propriétaires, puissent rejoindre sans plus tarder une collection publique régionale et soient enfin accessibles. (2) - Ce texte dispose en effet que « Les découvertes de caractère mobilier sont confiés à l'Etat pendant le délai nécessaire à leur étude scientifique. Au terme de ce délai, qui ne peut excéder cinq ans, leur propriété demeure réglée par l'article 716 du Code Civil ».
Ce bref aperçu numismatique vous a intéressé, vous avez besoin de compléments d'informations, vous avez des remarques à faire, des compléments à ajouter, alors n'hésitez pas à nous contacter : contact@multicollec.net
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