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- Numismatique Gauloise -
2. Description du coin monétaire
Le coin est cylindrique (fig. 1), il mesure 39 mm de haut et pèse 124 grammes. Le diamètre du côté présentant l'empreinte (fig. 2) est de 20 mm et le côté opposé mesure 14 mm au plus large, avec une surface comprise entre 8 et 9 mm pour le point de frappe. Au point le plus large, le cylindre mesure 24 mm.
L'empreinte est sans équivoque, il s'agit du revers de la drachme à la légende IAZUS de la série 824 du Nouvel Atlas des monnaies gauloises décrit comme suit "cheval à gauche, au-dessus, de gauche à droite, pied des lettres centripète, légende IAZUS en caractères lépontiques. Dessous, une roue perlée" (1) (fig. 3).
Les drachmes de la série 824 font partie de toute évidence des premières émissions allobroges en argent. Elles ont succédé aux émissions de drachmes au buste de cheval. En effet, les caractères lépontiques et le poids moyen élevé de la série (2,25 g / 2,30 g) plaident en faveur d'une datation haute, probablement dans la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C. La figuration du revers annonce la vaste série allobroge au « cheval galopant » ayant circulé dès la fin du IIe siècle jusqu'au premier quart du Ier siècle. Quant à la lecture de la légende, il convient de noter l'absence du «V» de la légende IAZVS. En effet, la lecture qu'il est possible d'en faire (fig. 4) peut se traduire de la manière suivante : I A Z S . Cette déformation peut se justifier par le fait que le lépontique est un alphabet qui a évolué dans le temps, du VIIe jusqu'au IIe siècle. Si les légendes des drachmes KASIOS et IALKOVESI antérieures à l'émission IAZVS ne posent pas de problème de lecture, il n'en est pas de même pour cette dernière série plus tardive (2).
Il est important de rappeler qu'avec la conquête romaine du territoire allobroge à la fin du IIe siècle, l'alphabet latin a été de plus en plus utilisé. Il est donc probable que les frappes les plus tardives de la série 824 présentent une légende "latine" avec des caractères plus arrondis. De plus, le lépontique étant en fort déclin au début du premier siècle, il est probable que les graveurs aient perdu le sens original de la légende initiale, d'où certaines incohérences. Sur le coin monétaire ici étudié, la lettre U a donc disparu et le S est très stylisé et réduit à une simple boucle. Sur un autre exemplaire (fig 5), il ne reste que les lettres I Z S, le S présentant les mêmes caractéristiques que sur le coin. Cet exemplaire est décrit comme présentant une écriture transitoire entre les caractères nord-italiques et les caractères latins (formes arrondies du lettrage) (3).
Ce coin est un rare témoignage de matériel monétaire de l'âge du fer qui permettra d'améliorer la connaissance du monnayage allobroge et la lecture de cette légende qui a déjà fait couler beaucoup d'encre !
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- (1) - L-P. DELESTRÉE et M.TACHE, Nouvel atlas des monnaies gauloises, tome III, Saint-Germain-en-Laye, 2007, p.48, série 824. L'illustration combine la gravure de Léon Dardel (LT 2904) et un exemplaire du site ladétection.com . (2) - F. MOTTA, La documentazione epigrafica e linguistica, Gruppo Archeologia Ticino, 2000. (3) - Le site du COLLECTIONNEUR, Les monnaies allobroges "au cheval libre galopant"
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